Biographie:

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Notre histoire débutait lors d'une soirée tout ce qu'il y avait de plus normale, nuageuse et brouillardeuse, ni trop froide ni trop chaude. Au soir du 3 novembre 1992, dans la chambre d'une belle maison typique japonaise au centre de Séoul, Madame Saitō, alors mariée depuis environ 3 ans, avait donné naissance à son premier fils qu'elle avait choisi de nommer YeonCheol Eiji Saitō en accord avec son époux. Un rappel de ses origines qui allait influer directement sur la vie future de l'enfant.

Cet enfant était le résultat de l'union de deux grandes familles d'enchanteurs. L'une était japonaise et l'autre, coréenne. L'enfant grandissait dans l'amour et dans la magie élémentaire. À l'aube de sa quatrième année de vie, on découvrait que la magie qui l'avait choisie, était celle du feu alors que sa mère était reliée à l'eau et son père, au vent, de quoi enflammer ou éteindre une étincelle qui n'aurait pas dû être allumée. Évidemment, on lui apprit à contrôler ses pouvoirs afin qu'il n'y ait pas de débordement à l'extérieur du cocon familial.

Il avait à peine appris à plus ou moins contrôler son don, qu'une nouvelle âme vint rejoindre la famille Saitō. YeonCheol venait à peine de prendre 5 ans lorsque sa petite soeur Aoi entra dans sa vie. Au début, ce fut très compliqué. Alors qu'il passait presque toutes ses journées avec sa mère lorsqu'il n'était pas au jardin d'enfant, à la venue de cette intruse les choses changèrent. Une autre femme était également là afin d'aider sa maman avec lui & la "bouche à pleurs" comme il l'appelait. Vous l'aurez compris, les premiers mois, Yeoncheol n'aimait pas beaucoup sa petite sœur qui elle, avait droit à son prénom japonais au quotidien. La jalousie s'installait et on comprit vite que ce serait nocif.

Lorsque le jeune garçon s'approchait de sa sœur ou l'entendait pleurer pour la énième fois de la journée, ses dons étaient tous chamboulés. De petits feux domestiques étaient souvent déclarés dans la maison de famille au point d'épuiser sa mère. Ainsi, on fit appel à une personne extérieure, une préceptrice, pour solutionner le problème ce qui fonctionnait dans un premier temps. Au fil du temps, les choses s'arrangeaient, on ne va pas dire que YeonCheol adorait sa soeur, mais il la tolérait. En même temps, quel intérêt un garçon de 7 ans, pouvait-il avoir envers un bébé de 2 ans?
Aucun.

Malgré tout, YeonCheol était un enfant tout ce qu'il y avait de plus souriant et heureux. À côté de ça, sa sœur n'avait toujours pas développé son don et l'inquiétude se faisait ressentir au sein de la communauté dans laquelle il vivait. Lui, il espérait qu'elle n'en ait aucun, au moins, ce serait lui le petit prodige. Cependant, il n'en fut rien, car il avait fallu attendre la cinquième année d'Aoi pour que son don se développe. Elle n'avait pas trouvé mieux que de copier son frère.

Ce qui fut surprenant, c'est que le partage d'une magie élémentaire les avait rapproché. Son Eiji comme l'appelait, tandis que lui l'appelait YeonAh, lui avait apprit à réchauffer une pièce rien qu'avec sa bonne humeur, à contrôler ses petites flammes plus vite que lui ne l'avait appris. La petite avait su percer le cœur de son frère de la façon la plus improbable, pour y prendre une très grande place.

Du haut de ses 13 années, YeonCheol devint un enchanteur intermédiaire. En d'autres termes, en théorie, il maîtrisait sa magie. Il était destiné à devenir un maître, comme ses parents et sa sœur un jour. Cette même année survint le plus grand traumatisme du garçon.

Alors qu'il étudiait tranquillement sa magie dans la pièce qui lui était réservée, une tragédie avait pointé le bout de son nez. Elle portait le nom de YeonAh, qui était entrée sans prévenir pour demander on ne savait quoi à son grand frère. Eiji comme elle adorait l'appeler, était en train de s'entraîner face à des cibles. Il n'avait pas vu sa sœur entrer. Et ce fut sur cette dernière que sa dernière boule de feu avait foncée. Elle avait très vite englobé la jeune enfant qui avait alors 8 ans, elle s'était débattu, avait appelé à l'aide son frère, et même, essayait de repousser la magie de son ainé avec la sienne. YeonCheol prit de panique avait accouru vers sa sœur, essayant maladroitement d'éteindre la boule qui était toujours sous son contrôle, mais ne faisait que l'amplifier. Ses sentiments ne l'aidèrent pas et il ne réussi à rien si ce n'était qu'empirer la situation. Le visage ruisselant de larmes face à la détresse de l'enfant qu'il avait autrefois détesté, il avait attrapé ses mains afin de tenter de la sortir de là, se brûlant les bras au deuxième degré au passage. Ce fut à cet instant que leur préceptrice décidait enfin de faire irruption avec un seau d'eau pour éteindre la catastrophe.

La petite était extrêmement touchée. Dans les heures qui avaient suivi la catastrophe, plusieurs soigneurs avaient envahi la maison pour s'occuper des deux enfants. Les brûlures de YeonCheol furent très vite calmées voir même résorbées, mais celles de YeonAh étant étendues sur tout son corps, étaient bien plus compliquées à traîter. Il avait fait tout ce qu'ils pouvaient, mais, la petite boule de bonheur allait s'éteindre d'une manière ou d'une autre.

C'est à ce moment-là, qu'un Kitsune du nom de Kanon, avait décidé de se perdre dans cette maison. Il allait prendre les derniers souffles de la petite lorsque son frère s'était interposé. Il avait senti qu'elle n'en avait plus pour longtemps et toujours en sanglot, s'était jeté à son chevet.

Ce soir-là, ce ne fut pas un enfant que la famille Saitō avait perdu, mais deux. On ne saura jamais si Eiji aurait survécu à la peine de la perte de sa YeonAh, ce que l'on peut se dire, en revanche, c'est que les deux âmes ne sont pas parties seules, là où elles sont allées.