Biographie:

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/!\ WARNING : Contenus à caractère violent, non consenti /!\

 

Alleria était née sous une bonne étoile. C'était ce qu'on lui répétait depuis qu'elle était enfant. Elle était née avec la beauté, la gentillesse et la compassion, et un talent certain en danse et en chant. Elle avait été abandonnée à la naissance mais bien vite adoptée. Ses parents adoptifs, des animorphes, s'étaient toujours évertués à ce qu'elle se montre douce, bienveillante et polie. Un véritable ange, comme la désignait les gens.

 

Son enfance avait été tout à fait normale, elle excellait sans trop de difficultés dans ses études, suivait des cours de danse, participait à des compétitions et se portait bénévole dès qu'elle le pouvait. Sa famille était fière d'elle.

 

Un jour, alors que la demoiselle était à une compétition de danse connue nationalement, un homme vint la voir pour lui proposer un contrat de danseuse. Ses parents furent d'abord sceptiques, ils ne savaient pas si leur fille allait tenir le rythme entre études et vie de danseuse professionnelle, et si sa douceur n'allait pas être un défaut dans un monde aussi impitoyable. Mais elle avait travaillé tellement dur qu'ils ne purent se résigner à lui refuser cette opportunité.

 

Commença alors sa carrière, alors qu'elle n'avait que 16 ans. Elle dansait pour des idoles connues, participait à des émissions de compétitions et, petit à petit, son nom devenait de plus en plus connu. La demoiselle était un véritable soleil, empli de douceur et de bienveillance avec un talent certain, que beaucoup remarquaient. Et quand on apprit qu'elle savait chanter, c'était une nouvelle porte qui s'ouvraient. Bientôt on voulait la voir chanter et danser en solo, et finalement un nouveau manager prit la relève. Elle avait alors 18 ans et le rayon de soleil allait bientôt disparaître pendant son séjour aux États-Unis.

 

Un soir, alors qu'elle sortait d'un plateau de tournage tard dans la nuit, son manager proposa de la raccompagner. Il la mena jusqu'à l'appartement qu'il avait loué pour elle, lui disant qu'il voulait vérifier qu'elle était bien installée avant de la laisser pour la nuit. Et une fois rentré dans le loft, il verrouilla la porte. Il avait découvert une bouteille de vin dans le frigo et avait proposé de célébrer son nouveau contrat. Il lui servit un verre, puis deux, et après tout s'était enchaîné. Elle avait senti sa main sur sa cuisse, une autre sur sa taille, qui la rapprochait de lui. Elle ne se sentait pas bien, elle avait conscience qu'elle n'était pas sobre, mais deux verres ne pouvaient pas l'avoir rendu ivre. Mais tous ses questionnements disparurent en sentant les lèvres de son manager sur les siennes, cette façon qu'il avait de déplacer ses mains sur son corps jusqu'à sentir sa peau glacée contre la sienne. Et elle avait beau se débattre, le brouillard dans son esprit ne l'aidait pas à résister. Elle passa la nuit à être le jouet de l'homme en qui elle avait placé sa carrière.

 

Et peu à peu, son sentiment d'impuissance l'avait résigné à l'idée d'abandonner la bataille. Elle avait fini par s'endormir, épuisée, avant de ne se réveiller que le lendemain. Il lui avait annoncé joyeusement qu'elle avait une semaine de repos car il l'avait trouvé souffrante. Personne n'avait le droit de venir la voir et il lui avait pris son téléphone.

 

《 J'ai tellement aimé notre nuit que je voulais en profiter encore avec toi, ma douce. Tu es heureuse, n'est-ce pas ? 》

 

Et de nouveau, elle avait senti ses lèvres sur les siennes, sa langue forçant l'entrée de sa bouche alors qu'elle tachait de se défaire de sa prise. Plus elle se débattait et plus il adorait la forcer. Puis il s'arrêtait, prenant une pause pour reprendre des forces. Il agissait alors comme s'ils étaient un couple, n'hésitant pas à la battre quand elle tentait de s'enfuir ou de lui tenir tête, et profitant de l'excuse des "réconciliations sur l'oreiller" pour se faire pardonner. Mais plus le temps passait et plus elle se sentait épuisée, vide et à bout. Elle n'en pouvait plus et ne supportait pas d'être devenue une simple marionnette. Elle avait cessé de se battre, se résignant à obéir à ses ordres, cédant au moindre de ses caprices et fantasmes.

 

Jusqu'à ce qu'elle ne prenne un verre d'alcool, puis un autre, et encore un autre. Et ces gélules dans la pharmacie... Et enfin un sommeil libérateur. Celui qui la mènerait à la fin de ce cauchemar. Pour qu'un autre (cauchemar) prenne possession de son corps.

 

Cela faisait déjà plusieurs jours qu'Hellfire était présente dans le corps de la malheureuse. Tant de désespoir, de peur et d'impuissance, ça attirait forcément les démons. Mais elle avait mis son veto, c'était elle qui prendrait possession de ce corps. Elle aurait voulu la sortir de cet Enfer qu'elle vivait mais rien n'y pût. Elle ne pouvait pas interagir avec cette pauvre âme, elle ne pouvait être que spectatrice. Et quand elle mit fin à sa vie, elle avait pris sa place.

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《 Ne t'en fais pas, ma chérie, je vais prendre soin de ton corps... Je te vengerai, promis. Ta famille n'en saura rien. 》

 

Elle avait regardé son reflet dans le miroir, observant ses longs cheveux bruns, ses beaux yeux noisettes et ses lèvres roses. Avec un tel visage, il était facile de comprendre pourquoi elle faisait tourner les têtes, en plus de son physique de danseuse. Seules les cernes sous ses yeux et les hématomes sur sa joues auraient pu trahir le calvaire qu'elle avait vécu, mais ils disparurent quand la démone fit son apparition.

 

《 Bien, bien, bien... Commençons. 》

 

Un sourire carnassier avait étiré ses lèvres alors qu'elle sortait de la chambre, rejoignant l'homme. Cela faisait déjà 10 jours qu'il la gardait enfermée, prétextant qu'elle était malade et qu'elle n'était pas en état de recevoir quelqu'un, ni même des appels. Elle l'approcha et vint s'asseoir sur un des tabourets avant qu'il ne lui ordonne de lui faire une gâterie. Elle avait feint le désespoir dans son regard, reprenant le visage de pure peur qu'Alleria avait constamment gardé en sa présence. Elle avait aussi cédé au moindre de ses caprices pendant les trois jours qui avaient suivi avant de lui demander de reprendre ses activités.

 

《 Si je m'absente trop longtemps, ma carrière s'éteindra et je ne te rapporterais plus rien que mon corps. Promis, je ne dirais rien... Ça mettrait un terme à ma carrière de le faire et je ne peux me le permettre en début de carrière... 》

 

Et il avait fini par accepter. Et un mois était passé depuis. Elle alternait entre études, carrières et être le jouet de son manager. Il était persuadé qu'à la prendre de force, il avait fini par la faire définitivement sienne. Ce qu'il ne savait pas, en revanche, c'était qu'elle menait son enquête. D'autres avaient vécu le même Enfer avant de finalement mourir sous ses coups. Un schéma se répétait : elles disparaissaient entre 10 et 15 jours, revenaient sur le devant de la scène et finissaient par être retrouvées mortes au bout de cinq mois. Trois jeunes femmes avaient ainsi fini leur vie, dans trois pays différents. Et toutes avaient un lien avec lui. Et sept mois plus tôt, une femme travaillant pour lui avait disparu.

 

《 Parfait. 》

 

Hellfire avait alors lancé son plan, engageant des détectives pour enquêter sur le manager, avant que finalement le corps ne soit retrouvé. Une enquête de police fût lancée et bientôt on retrouva l'adn de l'homme sur la demoiselle. Il disparut alors soudainement avant de refaire son apparition à l'appartement dans lequel il s'en était pris tant de fois à elle. Il s'était glissé dans la douche, derrière elle, voulant la faire sienne une dernière fois avant de lui ôter la vie. Elle se laissa approcher, laissant doucement son apparence prendre place. D'abord ses yeux noirs, puis ses petites dents pointues et enfin ses ailes décharnées. Elle avait lu la peur et le dégoût se dessiner dans ses yeux en la voyant ainsi, alors qu'il tentait de s'éloigner d'elle. Jusqu'à déraper et tomber sur le sol, se blessant.

 

《 Ah, petit humain... Tellement pathétique... Tellement repoussant... Forcé d'obliger les femmes à se résigner à lui pour avoir de l'attention... Les tuant sous ses coups... Poussant la douce petite Alleria à préférer le sommeil éternel à la belle vie qu'elle était destinée à vivre... 》

 

Elle s'était penchée au-dessus de lui, souriant de toutes ses dents aiguisées.

 

《 Notre seul réconfort, à ces jeunes femmes, à Alleria et à moi... C'est qu'en bas, c'est une éternité de souffrances qui t'attendent. L'enfer t'attend avec impatience et ton purgatoire est déjà prêt. 》

 

Elle pencha doucement la tête sur le côté avant de regarder le sang qui s'echappait du corps de l'homme.

 

《 Aaaah tu pensais me tuer. Quel dommage que tu sois tombé sur la lame cachée dans ton pantalon. Une chute aussi malencontreuse... Qui aurait pû prédire que ton couteau serait assez redressé, on ne sait comment pour se planter dans ta chair. 》

 

Elle rit légèrement avant de se redresser et de prendre ses affaires. Elle s'habilla ensuite, sécha ses cheveux et s'envola par une fenêtre. Il faisait nuit et personne ne put la voir. Elle se rendit au bord du lac, juste à côté du tournage, et qui servait pour certains visuels, s'asseyant contre un arbre avec son livre sur les genoux. Le vigile n'allait pas tarder à passer pour la trouver endormie sur son livre, avant qu'elle ne se lève pour retourner chez elle, découvrant le corps sans vie du manager.

 

Et son plan fonctionna. La police fût prévenue et l'enquête finit par aboutir sur la conclusion que l'homme avait voulu tuer celle par qui l'enquête avait commencé, mais qui, ne la trouvant pas, avait décidé de prendre ses aises avant de glisser de la douche et de s'empaler sur l'arme qui aurait dû la tuer. Fort heureusement, si le scandale éclata sur le manager, l'implication de la jeune femme fut gardée sous silence, de sorte à ne pas entachée sa carrière grandissante.

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Elle termina ensuite les projets prévus avant de décider de retourner dans son pays d'origine, retrouvant sa famille à Kyoto.

 

《 La pauvre, imaginez s'il n'y avait pas eu cette enquête... Il aurait pû la tuer... Comment a-t-il pu rester libre aussi longtemps ? 》

 

Voilà ce qui s'était dit les premiers temps. Puis la vie avait continué, Alleria était retournée chez son premier manager et sa carrière continuait de fleurir paisiblement. Notre petite démone vivait tranquillement la petite vie que la jeune humaine aurait dû vivre, en affirmant plus son caractère, donnant l'impression d'une femme forte, qui sait ce qu'elle veut et qui est beaucoup plus confiante.