Biographie:

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Jadis, certains groupes de vampires étaient décimés. Sans vergogne, sans regret, hommes, femmes et enfants, nourrissons même. Tous y passaient. Et ce fut également le cas pour le groupe de Shun. Oh Otawara ne vous est pas inconnu ? Il en est bien normal…

 

C’était il y a de ça 150 ans, précisément. Un groupe de vampire, comprenant Eizan Otawara et une jeune femme se firent chasser. Une grande chasse comme certains disaient. Tuer les buveurs de sang, éviter qu’ils se multiplient comme se multiplient les champignons et la moisissure. Là fuite ne fut pas un choix, elle s’imposait là.

Une fuite jusqu’à dissoudre le groupe. Cavaler à plusieurs n’était pas une mince affaire. D’autant plus avec une femme, qui commençait à vomir et à ne plus tenir debout. La raison en fut évidente, quelque mois après, lorsqu’elle prit conscience que quelque chose en elle grandissait. Le fruit de l’amour avec Eizan. Comment l’annoncer ? Elle s’est faite passée pour morte, et a fui dans le Nord du pays… Impossible. Peut-être valait mieux ne rien dire…

 

Reculé dans les montagnes, Shun vit le jour, y poussa son premier cri. Un nouveau groupe, très petit, s’était formé. Sa nouvelle famille. Il y vécut avec sa mère, apprenant à contrôler sa soif dès le plus jeune âge. Il en est un garçon très studieux, un peu manipulateur sur les bords. Il veut quelque chose, il l’aura, quelque soit la manière. Mais il y a bien une chose qu’il n’aura jamais : son père. Il n’a connaissance de lui, que le prénom. Pourtant les traits physiques sont bien présents…

 

La nuit venait de tomber sur le flanc de montagne, lorsque les lumières flamboyantes des torches réveillèrent la maison. Non, ce n’était pas que les torches, c’était aussi tout le toit, les cris, les tâches de sang, tout. gé alors de 10 ans, notre petit vampire vit pour la première fois de quoi l’être humain pouvait être capable, par peur, peur de la différence, peur d’une autre nature. C’est à ce moment précis, que son aptitude au massacre allait arriver.

 

“ Fuis… Shun fuis… Trouve Eizan… Fuis !”

 

Il regardait sa mère subir divers sévices avant d’être brûlée vive. Les cris, l’odeur, tout, venait de s’imprégner pour le restant de ses jours dans sa pupille. Le groupe avait pour principe de ne pas rendre le mal, cela donnait raison, raison de la réputation de monstre qu’ils avaient. Shun ne pensait pas de même.

Rapide, efficace, il se laissait guider par un état d’esprit de colère, de tristesse, et de vengeance. Les humains ne peuvent rien face à un être surnaturel tel que lui. Bien jeune, et déjà couvert de sang… Il regardait ce qu’il restait de sa mère, éteinte sur le sol alors que les derniers tisons de feu s’en allaient dans l’air. Un bain de sang.

Des membres éparpillés, certains dévorés, par une petite bouche ou par des charognards, et au beau milieu, un petit garçon au regard totalement vide, face à des cendres, des bouts de peau, les restes de ce qui était quelques heures avant sa mère. Il prit un tissu de lin avant de mettre ce qui restait de celle-ci dedans, et s’en alla. Sans demander son reste, sans se retourner.

 

Il marcha de longs jours, loin de cette violence, loin de tout avant d’y trouver un endroit, un paisible endroit, avec un temple et une bâtisse. Un vieux samouraï en sortait avait de l'apercevoir. Ce qu’il fit du garçon ? Il le prit, lui aussi, c’était un vampire.

 

Un bref enterrement et le garçon se retrouvait dans un nouveau groupe, mais un groupe qui partageait ses idées… Pendant un long entraînement, ils se servaient de sa colère pour en faire sa force, la nourrissaient. Oh endroit paisible, mais habitée par de vrais monstres, créant presque une arme.

 

Pendant de nombreuses années, Shun devient une terreur, un tueur d'humains. Quiconque osait s’en prendre à un être surnaturel se verra en payer de sa vie. Un vampire surentraîné au sabre et sur ses capacités.

 

Devenu un homme sans pitié, il passe des années à travers le monde, à arpenter les mers, les montagnes, les villages, à sévir, se faire justice lui-même, et faire les rapports. Une machine de guerre qu’il faut stopper. Plusieurs armées filent à ses trousses, durant des mois, des années, des dizaines d’années même. Essayez d’attraper un de l’eau dans vos mains. Faux noms, potions qui modifient son apparence, personne ne sait à quoi il ressemble, ni comment il s’appelle. Les seules descriptions qui existent de lui, c’est celle de son armure et de son sabre. Il acquiert tout, les connaissances stratégiques, politiques, monétaires, tout. Bien trop réfléchi pour pouvoir se faire aussi facilement berner. Cela dure jusqu’à il y a quelques années seulement, quelques dizaines d’années.

 

Un beau jour de printemps, posé au Japon, c’est avec un historien vampire qu’il discutait. Oh Shun s’était fait son petit empire à côté de ses activités de débauche et de tueries. Il avait créé toute une entreprise de recherche en biologie, financée par divers investisseurs, et par sa fortune personnelle, acquis à force de contrats, de comptes de victimes vidés. Recherche contre la maladie, mais des recherches plus poussées sur l’aspect surnaturel… Sur les humains. Alors souvent il recevait des gens importants comme cet historien en biochimie, qui n’était pourtant pas inconnu.

Un historien, le seul et unique, qui fut présent ce jour-là, et survivant de cette tuerie. Oh il avait gardé bien caché tout ceci, s’était rapproché de Shun dans l’unique but de le renverser, et de se venger à son tour. Ce jour-là, dans le jardin, il avait prononcé exactement les mots de sa mère. Des mots qui firent jaillirent en lui, de nouveau cette colère qui s’était calmée depuis des années, avant de se rappeler : il avait oublié les derniers mots de sa mère, aveuglé par la haine.

 

“ T’as failli à ton but Shun, et maintenant que tu sais ça, je me ferai plaisir de te regarder agoniser, comme moi je l’ai été pendant des heures…”

 

Il n’eut ni le temps de finir, ni le temps de bouger, que sa tête en tomba de ses épaules. Le regard dans ouvert dans le vide, le vampire se retrouvait à tomber dans un gouffre noirâtre, au plus profond de son âme.

 

Ce n’est que plusieurs mois après qu’on commençait à voir un changement chez lui. De plus en plus désintéressé par ses activités, quelles qu’elles soient. Son obsession devenait son père, sa vraie famille. L’enfant qui avait été privé de son paternel faisait surface, après de 150 ans. Cette sensation de manque. 150 ans à vivre dans la haine, en ayant oublié ce qu’était la douceur familiale…

 

Dès lors, après mûre réflexion, il avait vendu son entreprise, dont tout pouvait le faire vivre convenablement jusqu’à sa mort. Son unique objectif était de le retrouver. Et uniquement lui. Après des années de recherches, c’est à Kyoto qu’il termine, dans une ville aussi grande… Plus qu’à le trouver…